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Travailler, élever ses enfants… et avoir besoin d’aide
Publié le : 19 novembre 2025
À Luçon, en Vendée, l’épicerie solidaire Les Amis de la Solidarité voit chaque semaine arriver de nouveaux visages. Beaucoup d’entre eux ont un point commun : ils travaillent.
Certaines sont aides à domicile, assistantes maternelles, professeures ou AESH. D’autres sont en couple, parfois parents de jeunes enfants. Et pourtant, malgré l’emploi, malgré les efforts, les fins de mois sont difficiles.
Dans ces zones rurales, la précarité s’installe souvent dans le silence, entre hausse des factures, frais de transport, soins repoussés… et choix impossibles.
Découvrez leurs témoignages.
« Je suis aide-ménagère depuis trois ans et mon mari est ripeur. Nous avons deux enfants. Nos salaires ne sont pas élevés et varient selon le nombre d’heures que nous faisons, ce qui crée une vraie instabilité financière. Pour faire face, nous avons dû changer nos habitudes alimentaires et renoncer aux loisirs des enfants.
L’épicerie nous aide à compléter les courses du supermarché et m’a appris à mieux m’organiser, avec des recettes maison et économiques. Au début, c’était difficile de demander de l’aide, mais ici, on se sent bien accueillis. Je n’ai plus honte d’y venir. »
« Je suis AESH et j’enchaîne les CDD de trois ans. Depuis ma séparation et le décès de mon fils, je ne travaille plus que douze heures par semaine, pour raison médicale. Mon salaire net est de 491 € par mois.
J’ai dû renoncer à mon loisir, l’aquagym, et j’ai adapté mon alimentation en achetant uniquement des produits de marque distributeur. J’ai aussi arrêté l’ostéopathe, les séances n’étant pas assez remboursées.
L’épicerie m’apporte un vrai choix de produits frais et me permet de réduire mes dépenses alimentaires. L’équipe est à l’écoute et très compréhensive face à ma situation. »
« Je suis auxiliaire de vie depuis quelques mois, avec trois enfants à charge. Je n’arrive pas à joindre les deux bouts à cause de l’inflation sur les produits du quotidien, et mon salaire ne suffit plus.
J’ai dû renoncer aux dépenses liées à la santé et aux loisirs, pour garder l’essentiel : nourrir ma famille et payer les factures.
L’épicerie m’a apporté un vrai bien-être, un peu de souffle dans une période difficile. Merci à l’équipe d’être là pour nous accompagner dans les moments durs de la vie. »
« Je suis assistante maternelle depuis un an et demi. Je suis en couple avec trois enfants. Malgré le travail, il devient difficile de s’en sortir : les factures sont trop élevées et les réparations de la voiture sont très coûteuses.
Nous avons dû faire l’impasse sur beaucoup de médicaments, car ils ne sont pas remboursés. Grâce à l’épicerie, je peux acheter des produits laitiers, qui sont devenus inabordables dans le commerce. »
« Je suis professeure des écoles en IME et maman solo de deux enfants. Nous vivons en logement social. Je travaille depuis plus de vingt ans, mais entre les charges, les frais bancaires et la hausse du coût de la vie, mon salaire ne suffit plus.
Je renonce souvent à tout ce qui n’est pas essentiel. Impossible de m’inscrire à une activité sportive, je privilégie celles de mes enfants. Impossible aussi de soigner mes dents ou de changer mes lunettes, je préfère que mes enfants ne manquent de rien.
L’épicerie m’apporte énormément : de la chaleur humaine, des produits de qualité, des goûters, de la viande, des laitages, des fruits et légumes, à des prix abordables. Je ne me sens jamais mal à l’aise car je choisis moi-même mes produits : ici, je garde toute ma dignité.«
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